De La Légende De Calypsone

De La Légende De Calypsone Berger Blanc Suisse

Berger Blanc Suisse

Pourquoi cet Affixe ?

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La Légende de Calypsone


 


Pour ma part je suis une grande amatrice de contes et légendes et Jérôme aime particulièrement ce qui touche à l’univers des Amérindiens. Donc ont à chercher, on a trouvé : L’histoire de Loup-blanc et Calypsone (un signe …)


  Donc voici une version de cette très jolie histoire


  A la nuit des temps, la terre était recouverte de vastes forets, certaines étaient inextricables et les voyageurs égarés retrouvaient rarement leur chemin. En ces temps-là, les loups vivaient nombreux, ils formaient des clans très hiérarchisés, intelligents, forts et courageux, ils n’avaient d’autres ennemies que les hommes.


  Les hommes quant à eux nourrissaient une haine féroce envers les loups et lorsqu’ils se trouvaient face-à-face, il était rare que tous les deux survivent à la rencontre. Chaque décennie écoulée, chez les loups, les chefs de clan et quelques élus entreprenaient le grand voyage. De toutes les régions du Nord de l’hémisphère, ils convergeaient en même lieu, une vaste clairière au centre d’une forêt profonde et noire, quelque part dans un pays que l’on appellera plus tard France. Certains venaient de très loin, c’était le grand rassemblement au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires trouvaient le compagnon d’une vie. Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.


  Cette année-là, Loup Blanc, chef de clan encore solitaire venait pour y trouver une compagne, chemin faisant il pensait au lourd secret qui était le sien. Quelques mois plus tôt, au cours d’une chasse, il avait découvert une jeune femme évanouie dans la neige fraiche. Il s’était approché d’elle doucement, avec méfiance comme on lui avait toujours appris, de longues minutes s’étaient écoulées ainsi, quand soudainement la jeune fille bougea, elle entrouvrit les yeux et loin d’être terrifiée par la vue du loup, elle lui sourit. Elle tendit une main et caressa la fourrure de l’animal, celui-ci accueillit cette marque d’affection d’abord avec surprise puis bientôt avec plaisir. Sans savoir qu’il pouvait la comprendre, elle lui expliqua sa peur lorsqu’elle s’était vue égarée dans la forêt, en entendant du bruit, elle s’était mise à courir sans voir la grosse branche qui  barrait le chemin, elle avait trébuchée lourdement et s’était évanouie. Tout en lui parlant elle n’avait cessé de le caresser. Elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l’emmener jusqu’au village, seule, dit-elle, je ne retrouverai jamais ma route. Loup Blanc la reconduisit jusqu’à l’entrée du village et longtemps il resta là, à la regarder partir, même lorsqu’il ne pouvait plus la voir. De retour dans la tanière du clan, il comprit qu’il ne serait plus jamais le même, jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière. Il se prit même à revenir guetter l’entrée du village dans l’espoir de l’apercevoir.


  A de nombreux kilomètres de là, une louve et son frère cheminaient au côté d’un chef de clan, ils faisaient eux aussi la route vers le grand rassemblement. La louve Calypsone venait y faire alliance, elle l’espérait  depuis longtemps. Mais depuis l’été dernier, elle était habitée par la peur, son chemin avait alors, croisé celui d’un gentilhomme blessé, au lieu de le dénoncer à la meute comme il se doit, elle l’avait caché, recouvert de feuilles et de branchages et l’avait nourri jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller seul. L’homme n’avait jamais manifesté la moindre crainte face à la louve, au contraire il aimait à lui parler, à la caresser, il lui faisait des confidences comme il l’aurait fait à l’un de ses semblables. Il rêvait d’un monde où les hommes et les loups feraient la paix, un monde où la haine de l’autre n’existerai plus. Un soir après que venait le retrouver, il était parti en laissant sur le sol son écharpe, et un peu de son odeur qu’elle prit plaisir à renifler. Souvent, depuis lors, elle venait s’allonger au pied de l’arbre qui avait été le témoin de leur amitié.


  La clairière sacrée était prête, tous les participants s’étaient rassemblés en plusieurs cercles, au milieu se trouvaient les solitaires, il était de coutume de s’observer et lorsqu’un loup mâle trouvait une louve à sa convenance, il s’avançait au milieu du cercle, puis de là en rampant il se dirigeait vers l’élue. Ce soir sacré, lorsque Calypsone aperçu Loup-Blanc, elle reconnut immédiatement le compagnon qui habitait ses rêves, celui qu’elle avait toujours attendu. Aussi, bousculant toutes les règles, elle s’avança vers lui, sans crainte, le regardant au fond de ses prunelles dorées. Loup-Blanc, comme si il avait toujours su ce qui allait arriver, accepta Calypsone comme compagne sans se formaliser de la façon cavalière qu’elle avait utilisée pour arriver à ses fins.


  La nuit même leur union fût scellée. Le grand sage donna son accord après avoir vérifié qu’ils n’appartenaient au même clan et que leurs deux statures s’harmonisaient entre elles ; La louve fit ses adieux au clan qui l’avait vu grandir et se prépara au voyage de retour. Leur périple fût sans histoire.


  Inconsciemment ou pas, Loup-blanc construisit son gîte non loin de l’endroit où il avait découvert la jeune femme l’hiver dernier. Au printemps de l’année qui suivit, Calypsone donna naissance à deux louveteaux, un mâle et une femelle. Avant de mettre bât, elle avait avoué à Loup-Blanc le parjure qu’elle avait fait à sa race en cachant et en nourrissant un humain. Loup-Blanc lui confia à son tour son secret et depuis lors ils ne formaient plus qu’un.


  Une nuit, ils furent réveillés par des cris qui les firent sortirent de leur tanière, ils aperçurent au loin une fumée épaisse, un incendie embrasait le ciel. Les cris durèrent longtemps et au petit jour une odeur âcre parvint jusqu’à eux. La magie des loups en ces temps-là était grande, plusieurs clans s’étaient unis pour détruire un village qui avait tué plusieurs des leurs. Ceux qui n’avaient pas péris dans l’incendie, furent dévorés par les loups. Loup-Blanc et Calypsone rassemblèrent leurs petits et décidèrent de s’éloigner à tout jamais de ces contrées barbares, ils voulaient un monde différent pour leur descendance.


  Au même moment, un homme et une femme, seuls survivants du massacre fuyaient eux aussi l’horreur de la nuit. La Légende dit que la route loups croisa celle des humains. Que Loup-Blanc reconnu la jeune femme qu’il avait secouru, de même que Calypsone reconnu l’homme comme étant celui qu’elle avait caché dans les bois.


On dit aussi qu’ils firent chemin ensemble jusqu’à une grande clairière. Uniquement avec  leur courage, ils bâtirent un monde où tous ceux qui vivaient sans haine furent les bienvenus. Les humains comme les Loups…


Loup-Blanc et Calypsone furent à l’origine d’une nouvelle race de loups, plus proche de l’homme et qui bien des années plus tard donneront naissance à cette race de loup civilisé que l’on appellera Le Chien.


Source : Duterte